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How to use them to take it further for yourself...

These articles are taken from one or more sessions with a particular person. They remain
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1)
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pointing out the tools of the LearningMethods work and explaining
how they are being used so you can learn how to apply them for yourself,

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2)
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uncovering more about the underlying causes and seductive traps
of specific problems and how to liberate yourself,

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3)
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and revealing the knowledge about ourselves that we gain along this
journey of discovery towards freedom in our lives and harmony with others.
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La Bibliothèque
LearningMethods

Réflexions sur nos réflexions sur nous-mêmes
Conférence en Mémoire de F. M. Alexander
par David Gorman
Livré par David Gorman, 27 octobre 1984 à Londres devant la
Society of Teachers of the Alexander Technique (STAT)
Traduction: Karin Cools et revu par Alison Murray et Eillen Sellam
Copyright (C) 1997 David Gorman, droits réservés dans le monde entier
Read a full translation in English
Soyez les bienvenus!
Je voudrais tout d’abord remercier le Conseil
de STAT de l’honneur d’être ici pour faire
ce discours, et ensuite vous tous d’être venus ce soir. Je voudrais explorer avec vous comment nos idées
affectent notre usage physique, comment nos pensées affectent notre corps. Je voudrais explorer notre
manière de penser—en particulier ces aspects de nos pensées qui concernent nos croyances; comment nos
croyances personnelles ont tendance à s’organiser dans un système, et comment ce système de croyances
se condense alors pour devenir une "réalité", en produisant chez nous une perception générale, relativement
cohérente, de nous-mêmes, du monde, et de notre façon d’y vivre.
Ensuite nous explorerons comment différents systèmes de croyances constituent différentes
"réalités", et comment ces différentes réalités nous amènent dans leurs mondes différents et respectifs
d’expérience. Notre système de croyance a donc tendance à impliquer un certain schéma d’usage. Inévitablement,
dès que nous fonctionnons à partir des prémisses fondamentales de certaines croyances, nous avons tendance
à avoir un mode d’usage en accord avec elles, que ce soit un usage plus ou moins bon. En d’autres termes,
nous nous servons de nous-mêmes de la façon dont nous nous pensons. De ces réalités, certaines sont
plus constructives que d’autres.
Nous allons commencer avec quelques croyances culturelles très générales… Nous sommes
des créatures qui croyons vivre sur une planète plutôt grande qui se promène dans un univers plutôt
grand. Nous croyons que sur cette planète, il y a une variété de "choses". Certaines de ces choses sont
apparues sur cette planète sans que nous ayons grand chose à voir avec elles. D’autres, par contre,
nous les avons construites et fabriquées à partir de ces choses qui existaient déjà et dont nous n’étions
pour rien dans leur existence. Nous croyons que nous évoluons sur cette planète à travers toutes ces
choses, en gagnant notre vie, en ayant des activités, et en réagissant à des événements. Nous croyons
que nous "avons" des corps qui nous "appartiennent" en propre et qui sont séparés des autres choses
puisqu’ils nous accompagnent quand évoluons au milieu des choses de ce monde. Nous croyons aussi que
nos corps ont différentes parties avec des fonctions différentes dont seulement certaines sont contrôlables.
Il n’est pas difficile de trouver dans notre culture des adhérents à ces croyances.
Nous croyons à un système non seulement parce qu’il fonctionne et que nous en avons la confirmation
permanente dans notre vie, mais aussi parce que beaucoup d’autres personnes y adhèrent aussi. Une quantité
énorme de pouvoir est charriée par le système, parce qu’il est si courant; "une sorte de bon sens" commun
le sous-tend et le rend vrai. Mais est-ce si vrai? Et probablement plus important encore, est-ce que
réellement ça marche si bien?
Nous croyons qu’il y a des étoiles et une lune au-dessus de nos têtes. Nous croyons
que le soleil se lève chaque matin... Ah, mais voilà quelque chose d’intéressant!
Nous savons tous que le soleil se lève tous les matins; nous en faisons l’expérience
(sauf évidemment ici à Londres, où les nuages apparaissent en premier). Mais, d’un autre côté, nous
"savons" aussi que le soleil ne se lève pas réellement; c’est plutôt la terre qui tourne, et chaque
jour nous fait vivre un nouveau matin. Il est clair que ce sont là des façons différentes de voir la
même chose, une façon différente d’observer le même phénomène.
Un autre exemple de ces différents points de vue: nous parlons très facilement de
"prendre une inspiration" en pensant qu’on aspire de l’air. Mais en même temps, nous savons que ce que
nous sommes "réellement" en train de faire, c’est d’ouvrir en nous un espace dans lequel la pression
atmosphérique pousse l’air. Nos croyances les plus profondes tendent à avoir nos propres expériences
comme base. Nous verrons, par la suite, combien il est important pour nous de prendre conscience du
point de vue implicite contenu dans un système de croyance quelconque.
La différence entre les points de vue, par exemple, celui du soleil qui se lève et
celui de la terre qui tourne (ou celui d’inspirer de l’air au lieu qu’il soit poussé dedans), est la
différence entre "subjectif" et "objectif"; la différence entre "vivre" quelque chose et "savoir" quelque
chose. Nous vivons l’expérience du soleil qui se lève d’une façon sensorielle directe alors que nous
ne pouvons effectivement sentir la terre tourner. Le fait que la terre tourne est un point de vue objectif.
C’est un point de vue extérieur à nous-mêmes, le point de vue à vol d’oiseau, ou mieux, à l’échelle
de l’univers. L’expérience du soleil qui se lève est plus subjective. C’est le point de vue de notre
perception intérieure, partant de l’information de nos propres sens; de notre "point fixe au centre
de l’univers". Les deux sont, bien sûr, différents, mais également valables; des façon de les appréhender.
Chacun comporte des implications différentes et des usages différents. Et forcément, chacun nous amène
à de différents modes de pensée et d’expérience.
Ceci dit, je voudrais fouiller un peu dans certaines de nos croyances fondamentales
concernant notre existence sur cette planète, en examinant les "données" qui sont derrière. Par "données",
j’entends ce qui est donné; les phénomènes qui sont juste là, en nous et autour de nous, tout le temps
(entre autres: "désolé, il n’y a rien à y faire, c’est comme ça"). Nous allons voir comment notre point
de vue forme et colore ces données, nous encourageant à réagir dans le cadre de ces croyances. Cette
structuration se fait de telle sorte que nos croyances fondamentales concernant la nature de ces données
créent le fondement (et un certain style d’architecture) sur lequel d’autres croyances concernant notre
propre nature sont élaborées, ce qui, à son tour, entraîne encore d’autres croyances sur la façon de
se servir de soi.
Nous vivons à la surface de la terre. Le monde est plutôt grand comparé à nous, et
l’un des aspects de notre vie sur terre le plus évident et jamais remis en question concerne une croyance
très courante sur cette chose appelée la Pesanteur. La pesanteur est un concept qui entoure et englobe
une expérience que nous avons tous. Il représente un point de vue et un cadre pour décrire la relation
entre la planète et nous mêmes. En se servant de nos croyances concernant cette relation avec la terre
comme d’une fondation ou base de départ—la place est bien choisie pour une fondation métaphorique—nous
pouvons poursuivre les implications de ces croyances pour découvrir quels types de superstructures gravitent
autour, et ce qu’il résulte de vivre dans un tel système.
Interrogé, la plupart d’entre nous diraient que la particularité la plus marquante
de la pesanteur (ou force de gravité) est que "ça va vers le bas". Grâce à Newton, nous savons tous
que c’est à cause de la pesanteur que les objets retombent vers le bas quand on les lance en l’air.
Nous avons tendance à nous la représenter comme une sorte de force omniprésente tout autour de nous
qui pousse constamment les choses vers le sol, un peu comme une fine pluie constante et sans fin. L’implication
de cette force "vers le bas" est que la pesanteur nous donne du "poids".
Nous sommes des créatures construites de nombreuses parties différentes, reliées
étroitement entre elles mais libres. Ce qui fait que nous sommes des créatures flexibles et mobiles.
En tant qu’être humain nous sommes des créatures très instables (comparés aux autres animaux). Nous
avons une si grande partie de nous-mêmes placée si haut au-dessus du sol, sur des os si longs et amovibles
que notre "poids" menace constamment de tomber à cause du "vers le bas" de la pesanteur. Dans les termes
de ce système de croyance, il est très difficile d’échapper à la pesanteur; le poids et l’instabilité
contribuent à nous faire faire des "efforts" pour nous en accommoder.
Cela vous semble-t-il logique que pour faire cet effort, qui est nécessaire pour
s’arranger avec notre poids corporel instable soumis à la pesanteur, nous devons utiliser les "muscles"?
Ne pensons nous pas que les muscles constituent la partie "active" de nous-mêmes? Ce sont ces parties
que nous utilisons pour retenir nos os plutôt inertes en vue de nous empêcher de tomber, en d’autres
termes, pour nous tenir debout (vers le haut). Si nous nous relâchons, nous tombons. Bien sûr, ce que
je décris là est le système de croyance le plus répandu dans notre culture. Ce n’est pas forcément l’opinion
personnelle de chacun de nous. Il semble également très évident à la majorité d’entre nous que la plupart
des mouvements ne peuvent se faire sans que les muscles fournissent des efforts—qu’ils produisent en
se contractant; en travaillant comme s’ils étaient un tas de petites mains actives qui agrippent les
os pour nous maintenir debout et droit ou pour nous engager dans une activité.
Donc, jusque-là, tout va bien. La plupart des gens (le mythe de: "la plupart des
gens") penseront que ce qui précède est tout à fait sensé—"Tout le monde le sait!". Dans les termes
de notre métaphore, nous sommes passés des fondations du sous-sol au rez-de-chaussée dans lequel se
joue la plus grande partie de notre vie quotidienne. Ici, la compagnie ne manque pas. Mais si nous suivons
plus avant les implications de ces croyances, nous verrons que celles-ci ont déjà créé un problème pour
nous.
Quand nous tenons nos personnes instables vers le haut dans la gravité en nous servant
de la contraction des muscles, nous ne pouvons éviter le fait que nous nous "tenons". Il ne s’agit pas
seulement de sémantique ici, mais d’un fait physiologique réel. Ainsi, nous nous sommes engagés dans
une impasse. Nous avons besoin d’être debout, "tenu", pour nous mouvoir dans le monde et faire notre
job; mais pour être "en haut" il nous faut nous tenir. De plus, nous désirons tous être le plus libre
possible. Mais à cause de la pesanteur, du poids, de l’effort, des muscles et du fait de nous tenir,
nous sommes arrivés à une situation où nous obtenons notre verticalité en nous accrochant à nous-mêmes.
Nous sommes ou bien "en haut " en nous tenant (c’est-à-dire: en posture et pas très libre), ou, quand
nous relâchons nos tensions pour devenir libres, nous nous effondrons et allons "en bas". Nous pouvons,
ou avoir le "haut" au dépens de la liberté, ou avoir la liberté au dépens du "haut".
Il n’y a pas beaucoup de chemins pour sortir de cette impasse sans une grande confusion,
si l’on veut essayer d’expliquer comment quelqu’un peut bouger librement rester toujours "en haut",
aussi longtemps que nous utilisons les termes de pesanteur, poids, effort, etc. Il existe en effet une
contradiction au niveau de ces termes. Aussi longtemps que nous les utiliserons, ce conflit sera difficile
à résoudre sans devenir simpliste, vague ou quelque peu mystique.
Ainsi, quelle est la signification de tout cela? Avec cette façon de nous organiser,
nous agissons dans une situation où nous sommes constamment en conflit—en lutte avec la pesanteur.
La pesanteur est le grand vilain, qui, petit à petit et inévitablement, tire nos tissus vers le bas
et finalement nous enterre tous. Quand nous pensons à la pesanteur comme à une force tout autour de
nous, ayant cette énergie "du bas", notre relation à la planète devient alors un concept abstrait. Nous
l’objectivons. En la concevant de cette façon, et d’un point de vue extérieur à nous-mêmes, nous nous
mettons toujours dans l’obligation d’en faire quelque chose. Nos croyances sont ainsi structurées que
nous devons réagir à la pesanteur pour arriver à ce que nous voulons, d’où le conflit.
Ici, la signification est que nous ne nous battons pas réellement contre l’abstraction
qu’est la pesanteur, nous luttons contre nous-mêmes. Si nous nous tenons "vers le haut" par le biais
des muscles qui se contractent, nous nous organisons autour d’une façon d’opérer basée sur la contraction—nous
nous contractons. Nous nous tenons "vers le haut" et nous bougeons en tenant des parties du corps; en
les tirant et en les soulevant autour d’autres parties. Nos muscles travaillent alors en se raccourcissant,
en forçant sur les os, en les rapprochant et en pressant sur les organes. Nous nous accrochons de toutes
nos forces à notre squelette pour le reste de notre vie! Et il n’y a pas beaucoup de liberté dans tout
cela. Ceux d’entre vous qui sont des professeurs de la Technique Alexander et même probablement ceux
qui ont suivi des leçons, peuvent reconnaître là l’approche essentielle des problèmes avec lesquels
les gens arrivent à ce travail—ces schémas d’habitudes communes de se tenir et de se raidir ou de s’effondrer
et de s’affaisser en "relâchant".
Ce que nous avons fait à partir de ce point de vue, c’est de nous être objectivés,
nous avons fait de nous des objets—une série de poids tombants que nous tenons "vers le haut". Nous
devons nous servir d’une partie de nous mêmes pour faire quelque chose à une autre partie. C’est l’essence
même de la rupture corps/esprit. Nous avons une partie objective de nous, notre corps, mue par la pesanteur,
tandis que la partie subjective, notre conscience (le petit bonhomme derrière l’écran de télé dans notre
cerveau) commande et fait fonctionner notre corps. Cette façon d’appréhender les choses fait que notre
soi se rétracte continuellement, de l’ensemble du corps, vers un petit point de conscience à l’intérieur
du cerveau. Dans notre métaphore, nous avons maintenant monté les escaliers vers le premier étage au
dessus du rez-de-chaussée, où seuls dans nos chambres à coucher et nos salles de bains, nous prenons
conscience à la fin de la journée de nos tensions et de nos symptômes—et nous nous demandons pourquoi
nous allons mal.
Si nos "croyances pleines de bon sens" nous conduisent directement à nos problèmes,
que faire pour résoudre un tel paradoxe apparent? La Technique Alexander nous apprend en pratique comment
rompre avec nos habitudes pour acquérir un usage de soi plus libre, plus ouvert, plus vers le haut.
Nous pouvons nous demander ici ce qui est si différent dans la façon de se servir de soi dans la Technique
Alexander? Pourquoi est-ce une façon de penser et d’opérer si différente de celle à laquelle la plupart
des gens sont habitués?
Retournons au sous-sol, à notre relation avec la terre, pour vérifier si un point
de vue différent peut nous amener à une "réalité" différente… La planète est en équilibre dans l’espace
et nous habitons à sa surface. D’un point de vue plus subjectif, par rapport à la pesanteur, il ne fait
pas de doute que la planète nous suivra toujours et se trouvera toujours au bon moment sous nos pieds
pour nous soutenir. Peu importe ce que vous faites (lors d’activités normales), vous pouvez être sûr
d’être soutenus. On va utiliser un nom différent pour désigner cet aspect différent de notre relation
envers la planète. Nous pouvons transformer Pesanteur en Support. Il y a là bien plus qu’une différence
de dénomination. La pesanteur est un ennemi, le support est notre ami. Nous avons besoin de support
et si nous pouvons apprendre à nous en servir adroitement, alors nous avons un outil très puissant à
notre disposition.
Quand nous permettons à la planète de nous soutenir (ou quand nous nous autorisons
à reposer simplement sur la planète) pendant que nous évoluons, nous obtenons des résultats bien différents.
Au lieu de ressentir la lutte et l’effort pour réagir à l’abstraction de la force de gravitation, nous
faisons directement l’expérience de quelque chose de plus tangible—la planète elle-même. Notre point
de vue est maintenant élargi hors de nous-mêmes pour inclure la planète et notre relation à elle, au
lieu de nous rétrécir en un petit point de conscience. Nous percevons maintenant la pesanteur comme
étant notre contact en-ce-moment avec le sol, de plus, nous ressentons immédiatement cette relation
changeante par rapport au support à travers une différence dans le contact. De l’autre point de vue,
nous avions un système de concepts à l’intérieur duquel nous devions tout le temps réagir pour éviter
quelque chose que nous ne voulions pas. Maintenant, nous en avons un qui est tel que plus nous l’utilisons,
plus nous obtenons ce dont nous avons besoin. Le poids et l’effort résultants de l’autre point de vue
sont aussi des expériences très tangibles; mais ils font partie d’une approche moins constructive en
pratique. Ainsi, en bas, dans le sous-sol, nous avons trouvé deux portes, chacune mène à un espace très
différent. A nous de choisir par laquelle passer!
Nous en reparlerons plus longuement dans un moment, mais pour mieux concrétiser tout
cela, je voudrais vous proposer un jeu. La salle est exceptionnellement pleine ce soir, mais je pense
que nous aurons assez de place. Je voudrais que vous vous leviez tous et que vous trouviez quelqu’un
de proche pour travailler, en vous mettant face à face. Maintenant, que chacun trouve une façon d’être
debout qui lui donne la sensation que les plantes des pieds sont en contact plus ou moins bien reparti
avec le sol—autant de contact vers l’avant du pied que vers l’arrière, autant d’un côté que de l’autre.
Ensuite, l’un de vous lève ses deux mains, paumes face à face et doigts pointés vers le plafond. L’autre
personne lève une main et la place bien entre les deux mains du partenaire, de sorte que ses doigts
pointent également vers le haut.
Maintenant, la personne avec les deux mains levées rapproche ses mains de celle de
son vis à vis jusqu’à ce qu’elle sente sur ses paumes et ses doigts à peu près la même quantité de contact
qu’au niveau de la plante des pieds. Je voudrais que vous le fassiez assez vite, prenez juste un peu
de temps pour dire: "Hm, oui, c’est à peu près ça; non c’est trop; là, c’est trop peu; oui, ça ressemble
à quelque chose comme ça!". Quand vous sentez dans vos mains et dans vos pieds la même pression, dites-le
à l’autre personne, et tous deux essayez de vous en rappeler, et ensuite vous pouvez changer les rôles.
Quand chacun sera passé à son tour, je voudrais faire une constatation et ensuite vous poser une question
de rhétorique.
La constatation est: "Je vous ai demandé, de recréer dans vos mains la sensation
subjective de la totalité de votre poids". La question est: "L’avez-vous ressenti ainsi?"
Vous savez objectivement que votre poids est d’une soixantaine de kilos. Vous pouvez
vous mettre sur une balance pour connaître sa valeur exacte. Avez-vous eu la sensation de presser ou
d’être pressé par soixante ou soixante dix kilos? (Tout le monde répond: «non, non, non, non, non»)
Est-ce que ça semblait être dix kilos? «non, non, non, non, non»
Cinq kilos? «non, non, oui, non, non»
Deux kilos? «oui, oui, oui, oui, oui»
Nous sommes là face à une grande divergence—une divergence entre ce que nous savons
objectivement et notre réalité kinesthésique du moment. Ce que vos sens vous disent là, c’est que vous
reposez très légèrement sur la planète. Qu’est-il arrivé à tout ce "poids", et pourquoi faisons-nous
tant de contractions et d’agrippements, alors que nous pouvons reposer avec tant de légèreté? Vous voyez
qu’il y a un gouffre énorme entre les implications de ces deux points de vue.
C’est très facile pour nous de "savoir" que nous pesons tant ou tant de livres, puisque
nous avons ces petits instruments de mesure appelés balances qui nous l’indiquent. Je monte dessus et
elle me dit: "soixante kilos". Si je devais marcher et soulever un sac de farine sur lequel est marqué
"cinquante kilos" (c’est plus léger que la plupart d’entre nous), puis comparer ces cinquante kilos
avec mon "poids" plus élevé, je penserai bien sûr: «Zut, je suis vraiment lourd!» C’est facile dès lors
que nous faisons cette corrélation de se mettre à penser lourd et de se sentir lourd. Nous commençons
alors à nous mouvoir lourdement et à traîner littéralement des soixantaine de kilos à travers le monde
dans notre vie quotidienne. (Ce n’est pas étonnant que nous ayons envie d’un bon "affaissement" de temps
en temps)
Mais il y a une grande différence entre un sac de farine et vous. Il y a d’une part
quelque chose d’extérieur à vous et qui vous sert de mesure, et d’autre part vous-même. Vous
devez soutenir le sac de farine alors que c’est la planète qui vous soutient. Nous avons en effet
dans nos pieds des balances très sensibles qui nous assurent du support de la planète. La réalité que
vos pieds vous racontent est, en un sens, une réalité bien plus directe que l’abstraction que représentent
des livres sur une balance. Nous pouvons apprendre à traiter directement avec ce support très tangible,
en nous permettant de vivre un sentiment de sécurité et de légèreté, et en faisant le choix d’y porter
notre attention, au lieu de faire une fixation sur le poids que nous faisons "réellement" et sur la
somme d’efforts nécessaires à nous maintenir debout.
Vous pouvez vous asseoir maintenant… Quand vous étiez debout, et que vous vous êtes
assis, étiez-vous conscients d’être légèrement soutenus quand vous avez commencé à bouger? Quand vous
avez bougé? Et même quand vous touchiez la chaise? Et quand vous avez laissé la chaise vous soutenir
légèrement? Ou bien êtes-vous retombés sur la chaise en sentant votre poids et l’effort grandissant
pour le contrôler, et en ne prenant conscience du support et du contact que maintenant? Cette sécurité
nécessaire donnée par le support est une réalité indéniable qui nous est accessible à tout moment. Tout
ce que nous avons à faire, c’est de la rechercher. Alors, et seulement dans ce cas là, nous avons une
chance de nous en servir comme base pour le mouvement. Rappelez-vous aussi que la sensation dans les
plantes des pieds était celle de toute votre personne sur le sol. Aucune autre partie de vous
n’a autant de vous au-dessus d’elle; ainsi, toute autre partie de vous peut être utilisée avec encore
plus de légèreté que celle que vous ressentiez dans les pieds.
Nous allons continuer avec les implications de ce système de croyance qui nous a
amené vers le poids, l’effort et la contraction. Quel est le but de cette contraction "vers le haut"?
C’est-à-dire qu’est-ce qui constitue un "vers le haut" réussi? Est-ce juste le fait de ne pas tomber
"en bas"? Visiblement, non, puisque nous voulons aussi la liberté en même temps que le fait d’être "vers
le haut".
Bien, on peut alors facilement imaginer que moins nous avons d’instabilité, moins
nous tendons à tomber, et moins nous aurons besoin d’efforts et de tensions, et plus nous aurons de
liberté. Ainsi, nous chercherons naturellement à avoir tous nos poids instables le plus possible les
uns au dessus des autres. En d’autres termes, nous allons nous préoccuper "d’équilibre"—de cette sorte
d’équilibre dans lequel, si nous pouvions empiler nos parties du corps comme on empile des briques de
construction, en le faisant bien comme il faut, nous pourrions cesser de tenir et devenir libres. Ainsi,
dès que nous sommes concernés par l’équilibre, nous le sommes aussi par l’alignement, et quand nous
sommes concernés par l’alignement, nous commençons à nous intéresser aux positions". Est-ce que je suis
droit? Vertical? Ai-je réussi à avoir chaque partie bien au dessus les une aux autres? Est-ce un
bon alignement?
Tout ceci paraît raisonnable si on se rappelle de nouveau ces briques de construction
empilées. Mais nous ne sommes pas un ensemble de blocs où nos parties seraient arrangées symétriquement
ou amovibles symétriquement sur chacune des autres. A cause de deux "données" structurelles, le corps
humain ne s’équilibre pas de la même façon qu’un simple empilage de briques. La première est le simple
fait que nous sommes vivants—nous bougeons et respirons, notre coeur bat sans arrêt, ce qui exclut toute
idée d’équilibre statique. Ainsi, nous pouvons espérer au mieux un équilibre dynamique constamment réajusté,
par les muscles, qui seraient forcés de nous retenir quand nous sommes déséquilibrés et nous ramèneraient
ensuite dans l’alignement. Alors qu’il est possible d’empiler" les os des jambes dans ce genre d’équilibre
dynamique (bien qu’elles soient sans cesse en déséquilibre) ,nous préférons toutefois fermer ou bloquer
les jambes (souvent dans un alignement qui est loin d’être équilibré!).
Pour le torse, toutefois, c’est une autre histoire. Il y a une sorte d’articulation
complètement différente dans la colonne vertébrale—ce que j’appelle des articulations de distorsion.
Les disques sont des structures flexibles et élastiques, ainsi, aucun mouvement dans la colonne n’a
lieu sans que les disques soient distordus d’une façon ou d’une autre—que ce soit pressé, fléchi, tordu
ou étiré (sans donner ici de signification "bonne" ou "mauvaise" à ces distorsions). Le torse présente
aussi une instabilité inhérente à la direction en avant, comme nous le savons tous. Quand nous commençons
à être fatigués de nous tenir "vers le haut", nous nous laissons aller en avant. En d’autres termes,
il y a plus de nous en avant de la colonne qu’en arrière. Si nous voulions "équilibrer" notre torse
en plaçant toutes ses parties l’une sur l’autre, comme un jeu de construction, alors nous serions obligés
de nous tirer vers le haut (en contractant les muscles) pour rétablir notre équilibre, et ensuite nous
devrions nous bloquer là malgré, l’élasticité des disques maintenant distordus.
Face à cette vie élastique et instable de nos corps, tout "alignement" auquel nous
pourrions aboutir nécessite un ajustement constant et subtil. Évidemment, nous aimerions que notre équilibre
soit réalisé autant que possible par un bon alignement, puis, tout en espérant le garder, nous cherchons
à obtenir encore un peu plus sans perdre l’acquis. A mesure que nous réussissons à nous placer dans
cet alignement, nous allons dévier de moins en moins de cette "posture correcte", en nous permettant
de moins en moins de flexibilité, jusqu’à ce que nous soyons dans une position dans laquelle nous ne
bougeons plus du tout. Nous ne sommes plus posés, mais figés dans une posture.
En effet, comme vous pouvez tous l’observer chez vous et chez les personnes avec
qui vous travaillez, très vite, la marge de déviation possible à partir du bon alignement avec lequel
nous nous mouvons, devient très étroite, plus étroite que la marge de flexibilité nécessaire pour une
respiration libre. En d’autres termes, nous retenons notre respiration afin qu’elle ne dérange pas notre
"libre" équilibre! Voilà un terrible aboutissement si l’on considère le chemin commencé, avec des croyances
qui semblaient si sensées au début. Plus nous suivons cette voie, plus nous nous éloignons de ce que
nous désirons, et plus nous nous embrouillons à chercher à obtenir ce que nous voulons, pour découvrir
que nous obtenons toujours quelque chose d’autre!
Il est temps de retourner en bas, à nos "données" structurelles—l’une de ces "données"
appartient à ce jeu qu’on vient de jouer. Il existe en vous un moyen très puissant pour reconnaître
et établir le contact avec votre support. En tant que créature verticale—une créature verticale très
instable—vous êtes ainsi constitués qu’en reposant sur la planète, tout en sentant le contact plus ou
moins également réparti sur les plantes des pieds, vous êtes directement au-dessus de la planète et
celle-ci vous supporte totalement. Ceci signifie que dans le champ de ce contact, vous ne pouvez pas
tomber; que la totalité de votre corps ne peut pas tomber, puisque vous êtes déjà sur le sol et qu’on
ne peut pas tomber plus bas! Ce contact simple et bien réparti reste directement perceptible et très
facile à trouver. Tout ce que vous avez à faire c’est de le rechercher et de vous y mettre! Alors vous
savez que vous êtes occupé de votre sécurité majeure en termes de support constitué par la planète et
de base de mouvement.
L’ensemble de nous même ne peut pas tomber si nous sommes déjà directement sur le
sol. Toutefois, il est possible d’imaginer qu’une partie de nous pourrait dégringoler sur une autre.
C’est à cette dégringolade que nous pensons quand nous parlons de tomber. Mais une autre "donnée" est
en rapport avec cela: nous sommes conçus de telle sorte qu’il est impossible qu’une partie de nous-mêmes
tombe sur une autre sans que nous l’acceptions et que nous le permettions très activement. Et, plus
nous commençons à tomber en avant, plus nous devons activement le permettre afin que cela continue.
La plupart d’entre nous, surtout sur un sol solide, ne donnerait cette permission que juste un tout
petit peu. Peut-être qu’en réunissant tous ces facteurs, nous pouvons comprendre un peu mieux l’étrange
territoire où nous étions un instant plus tôt et où le seul chemin vers la liberté nous amène à être
encore plus empêtrés dans nos tensions. S’il est tellement facile de savoir que nous sommes supportés
par le sol et si pour tomber nous devons d’abord nous en donner la permission (à moins de trébucher),
que signifie alors réellement toute cette raideur figée?
Inévitablement, quand nous nous figeons dans nos tensions habituelles nous allons
finir par sentir ces contractions. La plupart des gens ne savent pas exactement où et comment
ils se contractent, mais après quelques heures, ils peuvent sentir les douleurs, la tension, la respiration
bloquée ou tout autre symptôme de ces contractions. C’est là que nous pouvons apprécier l’importance
de notre point de vue. Car, si vous pensez vous tenir "vers le haut", et que vous cessez de vous tenir
pour être plus libre, quelle est la seule direction dans laquelle vous pouvez aller?
Vers le bas! C’est inscrit dans votre façon d’approche. Vous abandonnez la
contraction "vers le haut", et vous allez arriver "vers le bas". A chaque fois que vous "relâchez" votre
tension en perdant en même temps votre position érigée, votre système de croyance se verra réaffirmé.
Vous pourrez dire: «Ah! Je vous l’avais bien dit, je dois me tenir vers le haut, sinon je tombe vers
le bas!» C’est ici qu’il faudrait se donner la permission de dégringoler. Il est implicite dans cette
croyance que lorsque nous cessons de nous tenir vers le haut, nous allons nous affaisser. En
fait, ce que nous faisons réellement lorsque nous transformons des parties de nous-mêmes en poids que
d’autres parties sont obligées de tenir, c’est de nous laisser tomber et en même temps de tenir vers
le haut tout cet affaissement. Nous devons obligatoirement être en train de laisser tomber pendant que
nous tenons "vers le haut", sinon nous n’aurions rien à tenir "vers le haut"—voilà un autre conflit
qui peut être créé par notre façon de penser.
Attendez, ça devient de plus en plus bizarre!... Si nous revenons à notre structure
avec un point de vue différent, nous allons constater la chose suivante: quand nous pensons nous tenir
vers le haut, ce n’est pas du tout ce que nous faisons en réalité. Ce que nous faisons réellement, c’est
de nous tenir vers le bas!
Le fait est que la majeure partie de notre corps est en avant de la colonne vertébrale,
ce qui signifie que nous sommes instables vers l’avant. Quand nous cessons de nous tenir vers le haut,
la partie supérieure du torse s’effondre vers l’avant, en même temps que le bas du dos et les hanches
s’effondrent vers l’arrière. Quand de nouveau, nous nous tirons fortement en arrière et vers le haut,
nous le faisons en recherchant un résultat donné—se redresser. Nous ne nous intéressons qu’au but à
atteindre, sans avoir vraiment conscience de ce que nous sommes réellement en train de faire
pour y parvenir. Il n’y a évidemment pas de grue qui nous agripperait pour nous soulever; ainsi, pour
nous lever, nous sommes obligés de nous servir de ces muscles puissants qui courent le long du dos.
Ces muscles doivent alors fournir une traction vers le bas de la face arrière pour soulever la face
avant et ensuite pousser la région lombaire vers l’avant. Il faut qu’ils continuent ensuite de nous
tenir vers le bas pour pouvoir continuer à nous tenir vers le haut! Ainsi, le travail réel des muscles,
l’action réelle, est une traction vers le bas dans toute la longueur du dos. Nous voyons donc
que le "poids", dans le sens d’expérience vécue, est un phénomène auto-créé—nous nous alourdissons avec
nos propres muscles en nous tirant nous-mêmes vers le bas.
Jusqu’à ce que nous nous apercevions du côté "action" qu’il y a dans ceci—de cette
réelle traction vers le bas—nous allons inévitablement rester enfermés dans notre point de vue et par
conséquent dans nos habitudes de contraction vers le haut, et des symptômes qui les accompagnent. Mais,
si nous pouvons nous surprendre en train de faire cette traction vers le bas, et que nous pouvons la
relâcher, vers où pouvons-nous aller?
Vers le haut... Une direction opposée d’environ 180 degrés à celle que la force
de gravitation a normalement pour nous! Difficile d’imaginer comment on peut se laisser aller "vers
le haut", cela semble défier totalement notre autre système de croyance. Et pourtant, nous en sommes
arrivés là à force de tirer sur quelques fils décousus rattachés à notre "réalité", pour découvrir que
nous avons démêlé un système de raisonnement qui, tout au moins, nous fournit une différente perspective
de travail. Dès lors que nous nous apercevons de la "discordance" entre les deux systèmes, nous avons
la possibilité de choisir un point de vue qui pourrait réellement nous mener là où nous voulons aller.
Quand nous pouvons nous surprendre en train de faire cette traction vers le bas et
que nous nous débrouillons pour la relâcher, nous allons vers le haut. Alors nous changeons de manière
profonde toute notre façon de nous organiser, de sorte qu’au lieu d’essayer de nous tenir vers
le haut, nous pouvons aller vers le haut en relâchant notre traction vers le bas. En d’autres
termes, nous pouvons utiliser les muscles pour lâcher prise en certains endroits, pour se mettre en
activité—en plus de liberté, d’ouverture, d’élongation, de respiration et de flexibilité.
Quand nous nous détendons pour nous laisser aller vers le haut et pour devenir plus
ouverts, nous permettons alors à une expansion de s’installer en nous c’est le contraire de la contraction
et de la pression interne que nous avons vu précédemment. L’expansion permet plus de liberté de mouvement
et plus de sensibilité, non seulement dans notre vie intérieure, mais aussi par rapport à notre environnement,
à la planète et à notre vie courante. Cette sensibilité accrue facilite la perception de notre support
et de ses changements, et facilite donc aussi notre réponse correspondante. Quand nous nous alourdissons
et que nous tenons "vers le haut" ensuite toute cette pesanteur, nous n’avons pas vraiment conscience
de notre support—nous ne recherchons pas cette information là. Au lieu de cela, nous recherchons l’alignement,
et c’est pourquoi nous ne pouvons utiliser la sensation d’être légèrement supporté et que nous continuons
à rester enfermés dans le cercle vicieux où il nous faut équilibrer des poids.
Quand nous adhérons à un système de croyance, il est très difficile de s’ouvrir aux
éléments d’un autre système—les systèmes ont tendance à s’exclure mutuellement! Un système de croyance
aura toujours tendance à s’étendre jusqu’à ce qu’il soit la "réalité". Agir à l’intérieur d’un système
nous apporte le feed-back sensoriel correspondant, de sorte que notre expérience du monde et de nous-mêmes
se fera dans les termes de ce système, ce qui, en retour, va corroborer toute l’approche de ce système.
En voilà un autre exemple: de nos jours, on attache beaucoup d’importance, à notre
«forme», à notre beauté, à notre allure mince, en focalisant l’attention sur la zone abdominale. Nous
nous imaginons généralement que tous nos organes vont s’affaisser si les muscles abdominaux ne s’efforcent
pas de les contenir dans leur cavité. Ainsi, nous travaillons dur pour conserver à ces muscles mous
leur bon état d’entraînement et de tonicité, pour qu’ils aient la force nécessaire de maintenir sagement
tout cela en place. Le plus souvent l’entraînement comporte des "exercices de renforcement" tels que
flexions du tronc, élévations des jambes, mouvements du rameur, etc...
Du point de vue anatomique, ces muscles s’étendent des côtes au pubis. La majorité
se croise en diagonale, d’autres vont de l’avant de la poitrine vers les os du pubis et vice versa.
Par la pratique d’exercices, nous raccourcissons les muscles abdominaux; nous accentuons le rapprochement
des côtes au bassin, tout en pressant les côtes vers le bas. Nous nous entraînons à nous servir
de ces muscles pour tirer à partir des côtes vers le bas, agripper et tenir les organes, pour garder
tout cela à sa place. Nous suspendons les organes aux côtes—en réalité, nous suspendons des poids aux
côtes. Etant donné que les muscles croisés resserrent la poitrine quand ils se raccourcissent, ces tractions
agissent non seulement vers le bas mais aussi vers l’intérieur du corps en pressant sur les organes.
Ce n’est pas étonnant alors qu’ils s’affalent dès que nous relâchons—ce n’est pas en dépit de la "force"
des muscles, mais à cause d’elle!
Bizarrement, il semble toutefois que les côtes aient beaucoup à voir avec la respiration.
La respiration semble être ce genre de chose qui ont un rapport avec l’expansion—une expansion où les
côtes s’ouvrent vers le haut et tout autour de nous. Ainsi, quelquesoit la rétraction abdominale que
nous faisons, nos propres muscles vont interférer avec la respiration. En plus, dès que nous faisons
un quelconque "effort" de contraction avec ces muscles antérieurs, inévitablement nous devons faire
le même "effort" dans le dos. Puisque la colonne est une structure flexible, si nous tirons vers le
bas avec les muscles antérieurs sans compenser en tirant aussi vers le bas du dos, nous allons tout
simplement faire une flexion avant. Ainsi, nous avons là deux chaînes musculaires qui nous tirent vers
le bas—et nous nous demandons d’où nous viennent tant de lourdeur et de tensions?
La structure du squelette, avec ses liens, ses ligaments et ses capsules, est extrêmement
flexible. Il n’y a absolument rien dans un squelette qui empêcherait son libre mouvement. Seuls les
muscles pourraient nous empêcher de bouger librement en ne lâchant pas les os. Dès lors que nous
commençons à nous agripper avec les muscles aux os pour nous façonner et nous mettre en posture, il
s’ensuivra des tensions compensatoires ailleurs jusqu’à ce que la contraction gagne tout le corps (le
pattern des tensions, affaissements, pressions et resserrements de chaque personne variera naturellement
en fonction de son ingéniosité et de sa volonté).
Quand nous nous apercevons de notre contraction abdominale (vers le haut et
en dedans)—d’une certaine façon elle ressemble au schéma qui nous fait tenir debout vers le haut—et
que nous relâchons, alors les organes vont évidemment s’affaler vers l’avant. Cela nous confirme dans
la nécessité, de les retenir, et la boucle est bouclée! Mais si nous réalisons combien nous nous tirons
vers le bas et qu’au lieu de cela nous permettons aux côtes de s’élargir et de monter, nous pouvons
de nouveau respirer. Alors, nous nous donnons davantage d’espace, les organes sont plus heureux, les
muscles s’allongent et deviennent plus "élastiques", et nos réflexes respiratoires sont libérés et activés—tout
cela parce que nous avons cessé d’interférer.
Retournons de nouveau au concept d’équilibre. Il y a là un autre problème que nous
nous sommes créés. En recherchant un bon alignement, nous avons tendance à transformer petit à petit
toute notre vivacité et flexibilité en une posture "juste". Comme nous devenons alors plus rigides et
tendus, nous avons à surmonter une somme considérable d’inertie quand nous commençons à bouger. Ce qui
signifie qu’il nous est plus facile d’entrer en mouvement en perdant l’équilibre, de sorte que cette
quantité, de "poids" travaille alors à notre place. Dans beaucoup de textes, la marche, par exemple,
est décrite comme une "chute continuellement arrêtée"—nous nous penchons en avant, hors de notre zone
de support et ensuite nous nous obligeons à réagir en nous rattrapant.
Ceci est très marqué dans—la façon dont les gens s’assoient ou se tiennent debout.
Il est étonnant de voir comment tant de gens s’assoient en se déséquilibrant vers l’arrière au niveau
des pieds. Quand ils quittent leur surface de support, de petites raideurs apparaissent dans la nuque
et le dos; des tensions s’installent dans l’avant des jambes, les bras sont parfois tendus, les orteils
se soulèvent un peu du sol, et on peut voir se raidir les tendons du coup de pied. Tous ces événements
ne sont pas des habitudes bizarres que nous avons contractées mais ce sont juste des réactions à notre
perte d’équilibre, ce qui se passe quand on se déséquilibre vers l’arrière.
Parallèlement quand je demande aux gens: «Que devez-vous faire pour vous lever
d’une chaise?», on me décrit ce qui suit:
«Je dois me pencher en avant» ou un peu plus activement «Je dois pousser en avant».
«Après je dois pousser avec les jambes vers le bas [ou me pousser vers le haut] pour
me lever (tout le monde sait bien qu’il faut pousser, sinon comment lever tout ce poids sans
faire un effort)»
«Je dois me lever [mon arrière-train] de la chaise d’une façon ou d’une autre» (les
gens ne se rendent probablement pas compte du raidissement du cou et de la tension aux creux des reins
durant ce brusque soulèvement).
«Je tends les bras quand je me lève» ou bien «je m’appuie avec les mains sur les
genoux et me pousse vers le haut» (c’est une intéressante façon de faire—une pression vers le bas sur
une partie de nous-mêmes pour en soulever une autre!).
D’un point de vue différent, toutes ces choses qu’il nous semble indispensable de
faire pour se lever et que "je dois faire pour me lever", nous ne les "faisons" pas réellement. Ce sont
simplement des choses que nous avons pris l’habitude de sentir parce que nous essayons toujours de nous
lever de la chaise avant d’être à peu près au dessus des pieds. Tous les efforts précédents—le raidissement
de la nuque, la tension au creux des reins,, l’extension des bras et la tension des cuisses—ne sont
pas réellement des actions. Ce sont des réflexes équilibrants qui visent à nous empêcher de tomber car
nous n’avons pas encore de nouveau support (nos pieds) au moment ou nous essayons de quitter le support
précédent (la chaise). Nous sommes tellement habitués à tous ces réflexes que nous pensons que ce sont
nos actions. Il faut souligner qu’il n’y a rien de tel que cette perte d’équilibre et cette tension
pour soulever notre corps déséquilibré, pour nous renforcer dans notre vécu de poids et d’effort. Nous
sommes donc encore plus convaincus que nous devons faire quelque chose pour aider notre vieille carcasse
lourde à s’extraire de la chaise.
En un sens, évidemment, nous faisons tous ces efforts. Nous nous forçons à
les faire car nous n’avons pas de conscience réelle de ce que signifie être "debout sur le sol". Nous
n’avons pas de réelle expérience d’équilibre et de support—mais plutôt une série d’expériences de réponses
quand nous les perdons. Nous ne disposons pas d’un ensemble d’expériences qui nous permettrait de nous
servir intelligemment et habilement de la gravité,. Avec la Technique Alexander, nous pouvons apprendre
cette habileté. Au moins physiquement, nous affinons nos possibilités de nous servir de nous-mêmes dans
quelques activités que ce soit mais dans un sens de libération et d’ouverture (ceci concerne non seulement
le soi que nous sommes en ce moment mais aussi celui qui détient toutes nos possibilités non encore
découvertes).
Il y a tant de façons différentes de bouger, tant de modèles différents à adopter
et d’activités différentes auxquelles participer. Nous sommes des structures si libres avec tant de
potentiel! Si nous n’avons pas l’habileté nécessaire pour gérer toute cette liberté, nous devons tout
de même continuer à vivre et à fonctionner, et notre seule ressource consiste alors à condamner une
partie de cette liberté afin de nous gérer malgré tout; ce que nous faisons généralement grâce aux muscles
qui gèlent les articulations en s’agrippant aux os jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’articulation libre.
Finalement, nous limitons nos possibilités de mouvement à un point tel qu’il ne subsiste presque plus
de place pour bouger, juste assez pour survivre. La découverte d’Alexander de notre contrôle primaire
constructif et de sa technique qui nous montre le chemin vers ce contrôle, nous enseigne comment découvrir
petit à petit la capacité à nous laisser être plus libres, plus légers et plus ouverts, et aussi la
capacité, à garder cette nouvelle organisation centrale (ou d’y retourner) pour intégrer ainsi cette
liberté, cette légèreté et cette ouverture dans nos différentes activités.
Nous avons donc exploré, ce soir comment nos pensées affectent notre usage et constaté
aussi les résultats de l’utilisation d’un point de vue plus constructif par rapport aux "données" fondamentales.
Je voudrais terminer en utilisant cet outil pour grimper au grenier et examiner notre cerveau lui-même.
Le cerveau (c’est à dire le néo-cortex) est divisé en deux parties dont les fonctions
diffèrent. Le cerveau gauche est principalement lié à l’activité d’analyse. Du point de vue subjectif/objectif,
c’est la partie objective du cerveau. Dans cette partie, les processus concernés par le mouvement essayent
de traiter les données en les décomposant et en gérant les parties ainsi formées séparément. Cette façon
de penser est très appropriée pour diriger nos activités vers l’extérieur. C’est cette partie du cerveau
qui peut comprendre comment les choses fonctionnent, elle forme les concepts, prend un aperçu des mécanismes,
découvre la structure des choses et leurs connexions. Ce mode de pensée analytique fonctionne merveilleusement
quand nous focalisons notre attention hors de nous-mêmes, en utilisant ces aperçus et idées comme guide
pour recruter et diriger nos membres afin de manipuler des objets, de les fabriquer ou de les inventer.
Cette partie du cerveau n’est pas très adaptée quand il s’agit de nous guider globalement dans une "activité"
posturale ou dans le mouvement, puisqu’elle cherche à les décomposer en morceaux et à nous diriger comme
un ensemble de parties. Ce mode de pensée est très linéaire, très "cause-à effet", très "objectif".
Quand nous adoptons ce mode, nous perdons inévitablement notre intégration et notre sens de la coordination,
nous terminons morcelés et privés de notre globalité.
Par contre, le côté droit du cerveau "expérimente" le mouvement plutôt que de l’analyser,
nous permettant d’acquérir l’expérience de l’ensemble. Cette partie du cerveau est sensible au feed-back
kinesthésique elle possède la faculté de percevoir le support, l’ouverture, la liberté et la vivacité,
et cette énorme somme d’informations dont nous avons besoin pour nous servir de nous habilement. Sans
un grand nombre d’informations fiables, nous ne pouvons guère espérer avoir un usage de nous-mêmes bien
ajusté. Si nous ne disposons pas d’assez d’informations, nous ne pouvons que rester fermés à certaines
possibilités et répondre avec un niveau d’activité relativement grossier quoi que ce soit que nous fassions.
Donc quand nous entamons un processus d’intégration et d’unification de nous-mêmes en développant notre
sensibilité et l’ajustement de nos réponses, en nous libérant et ouvrant davantage, nous développons,
alors largement le fonctionnement du cerveau droit.
Toutefois, c’est la partie gauche du cerveau qui s’occupe de la verbalisation, qui
déchiffre les choses et qui est capable de les exprimer par la parole. Quand nous vivons l’expérience
réussie de notre globalité dans le monde, et que nous essayons de l’analyser et d’en parler, nous nous
trouvons devant un problème, puisque le cerveau gauche n’a pas eu cette expérience et ainsi ne
peut pas vraiment en parler. Si nous essayons d’expliquer à la façon du cerveau gauche, nous devons
réduire l’expérience à quelque chose "qui-ressemble-à". Ce mode conceptualisant de conscience est seulement
une partie de nous-mêmes; il se passe bien plus de choses en nous que cette partie ne peut en isoler
et sur lesquelles il ne peut focaliser finement son attention. Ce mode "objectif" fonctionne à la façon
de Procruste quand il était confronté à une nouvelle expérience hors de son territoire. Il tend à cerner
et à expliquer l’ensemble en le coupant en morceaux pour le faire rentrer dans ses concepts et ses termes.
Quand nous procédons ainsi, nous nous rapetissons, ainsi que notre façon de penser. A mesure que notre
point de vue se rétrécit en se concentrant sur des parties, nos muscles aussi vont nous contracter,
nous tirer vers le bas, nous rétrécir; en même temps, l’expérience que nous avons de nous mêmes rétrécit
en un petit point quelque part derrière les yeux. Quand nous communiquons avec les autres à travers
ce mode de pensée réducteur, en encourageant leur potentiel et en stimulant leur façon de penser, nous
allons voir diminuer proportionnellement notre efficacité,.
Mais cela ne veut pas dire que les mots ne puissent pas être utilisés constructivement
dans ce processus, puisque manifestement en ce moment je suis en train de le faire. Nous avons besoin
d’apprendre à user des mots non comme une fin en soi afin de modeler ou d’expliquer" une expérience,
mais pour nous préparer et nous guider vers elle. Je pense qu’un meilleur usage des mots nous amènerait
à un point de vue d’où nous pourrions voir les dysharmonies de notre système de croyance en action,
et découvrir et comprendre les prémisses de nos habitudes. Nous devons aussi explorer et/ou accroître
notre répertoire des mots pour former des concepts et des phrases plus constructifs et qui refléteraient
plus intimement l’expérience que nous découvrons, de sorte qu’à travers nos pensées et nos paroles nous
facilitons le chemin qui y mène.
En d’autres termes, laissons nos pensées nous amener à des endroits proprement paradoxaux,
des endroits quelque peu circulaires d’où nous n’aurons pas besoin d’essayer tout de suite de conceptualiser
et de résoudre chaque chose. Heureusement, il existe après tout des expériences nouvelles et inconnues,
dépassant un peu notre "vieux" soi.
Je voudrais souligner ici que je ne discrédite pas le point de vue objectif. C’est
bien entendu, le point de vue qui décrit comment les choses fonctionnent quand on les considère objectivement,
d’en dehors de nous mêmes. Aussi valide (et de valeur) qu’il soit quand il est dirigé vers l’extérieur
(et ceci inclus le fait de considérer le corps humain comme un objet) il cesse d’être constructif dès
lors qu’il est dirigé vers l’intérieur et sert de base à notre self pour nos activités. Le mode de compréhension
du cerveau gauche nous ramène seulement tout droit à l’usage et à la façon d’expérimenter que nous cherchions
justement à abandonner, car nous ne pouvons conceptualiser cette nouvelle réalité—la seule façon de
comprendre est dans l’expérience elle-même. Dès lors que nous avons accepté de nous réorganiser autour
d’un nouvelle expérience de mouvement, d’ouverture, de relâchement et de légèreté, tout prend une signification
et nous pouvons dire: "Ah, maintenant je vois ce que vous voulez dire!"
Notre esprit et nos pensées peuvent être des instruments très puissants, si nous
arrivons à contrôler notre attention et apprenons à la diriger de façon constructive. Quand nous utilisons
cet outil de façon appropriée, notre langage et son utilisation peuvent guider les gens de manière à
leur faciliter l’acceptation d’une nouvelle expérience. Ainsi, ils vont s’apercevoir petit à petit que
le point de vue de ce nouveau chemin (les moyens à utiliser) sera renforcé par la compréhension qui
vient de l’expérience réelle elle-même.
Autrement dit, nous devons arriver à nous sentir à l’aise avec cette partie gauche
du cerveau de nous-mêmes qui est souvent un peu insatisfaite pendant que nous sommes en train de vivre
une expérience et éviter de faire une abstraction de cette expérience. Cette partie gauche tend à considérer
que la partie droite amène seulement du "matériel brut" d’expériences sensorielles et que ce matériel
nécessite ensuite d’être poli en produit fini et bien emballé, dans des significations. Nous devons
apprendre à respecter la réalité d’une expérience—son impressionnante profondeur, sa capacité de faire
peur, sa nouveauté sans fin. Nous devons adopter le paradoxe apparent qui est d’obtenir ce que nous
désirons en abandonnant ce que nous tenons, et reconnaître ces dysharmonies—ces parties qui ne s’intègrent
pas—entre le vieux et le nouveau, et nous laisser exister, pour le moment, comme deux les "réalités"
différentes au même endroit à la fois. Il y a une énorme quantité d’énergie de découverte qui est générée
par le conflit de deux réalités au même endroit à la fois. La résolution inévitable du conflit arrivera
par elle-même; notre travail consiste à créer et à maintenir une plate-forme où elle peut avoir lieu.
C’est un endroit extrêmement constructif où nous pouvons nous développer et changer pour devenir plus
libres. En d’autres termes, c’est un processus d’évolution dans lequel nous pouvons à tout moment choisir
d’entrer.
Voilà tout ce dont je voulais vous faire part. Merci.
~~~~~~~~
il y a une petite biographie de l'auteur ci-dessous.

Read a full translation in English 

About the Author
David
Gorman était artiste et intéressé par l’anatomie humaine quand il est
« tombé » sur la Technique Alexander en 1972 et a immédiatement reconnu son
grand pouvoir de changement. Il a suivi sa formation à Londres avec Walter Carrington,
est devenu professeur de la technique en 1980, juste avant la parution de
The Body Moveable,
son texte illustré de 600 pages sur notre merveilleuse structure humaine qui
en est maintenant à sa 6ème édition.
Avec son expérience de la connaissance anatomique il a eu
la chance d’être invité à enseigner dans de très nombreux centres de formation
à la Technique Alexander autour du monde ainsi que des cours de formation pour
Feldenkrais, l’ostéopathie, la chiropractie, le massage, pour des médecins dans
des hôpitaux et des cliniques de rééducation, et dans de nombreuses universités
d’art du spectacle, des orchestres et des conservatoires.
Il a donné la Conférence commémorative de STAT sur FM
Alexander en 1984, intitulée Réflexion sur nos réflexions
sur nous-mêmes, et a été directeur d’un Centre de Formation pour
professeurs de la Technique Alexander à Londres des années
1988 à 1997. Il a été
l’Assistant Editeur de la Revue Alexander, un membre du Conseil de STAT, un
membre fondateur de CanSTAT, NASTAT (AmSTAT) ainsi que le principal architecte
du statut des Sociétés Affiliées, et du processus de certification par parrainage
d’ATI. Il est également l’auteur de Looking
at Ourselves, un ensemble d’articles en anglais sur la Technique Alexander.
Avec le temps, son changement de compréhension à propos des
causes premières des problèmes des gens l’a conduit à continuellement améliorer
son enseignement de la Technique Alexander pour trouver des chemins toujours
plus efficaces pour aider la transformation des personnes et particulièrement
à devenir autonome dans leur apprentissage.
Il est aussi devenu clair qu’un grand nombre des
difficultés des gens ne se résumaient pas uniquement à leur usage physique
mais avaient à voir avec leurs idées, leurs croyances et pensées, aussi
David a développé une nouvelle approche complémentaire, LearningMethods (et Anatomy of Wholeness
à propos de notre système de coordination humain), pour aider les gens à explorer
et à changer dans ces domaines. Ce travail multi-facettes est à présent intégré
dans le programme d’écoles d’art du spectacle en Europe, au Canada, et aux Etats-Unis
grâce au nombre croissant de enseignants de LearningMethods.
David écrit un nouveau livre, dont certaines parties seront
rapidement disponibles en format livre or e-book,
et depuis plusieurs années à présent il dirige
un apprentissage modulaire en LearningMethods, Technique Alexander, et l’Anatomie
de la Globalité « Anatomy of Wholeness », devenant pionnier de nouvelles
voies d’apprentissage et d’enseignement par le biais de vidéo conférences en
ligne.
DAVID GORMAN
Courriel: Téléphone: +1 416-519-5470
78 Tilden Crescent, Etobicoke, Ontario M9P 1V7 Canada (carte)
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