
La bibliothèque LearningMethods
Vaincre la peur de vide
par Eillen Sellam
Copyright (c) 1998 Eillen Sellam, droits réservés dans le monde entier
Read a full translation in English 
AUSSI LOIN QUE JE ME SOUVIENNE, j’ai eu la peur du vide. En vacances à la montagne,
j’étais souvent prise de peur à l’approche d’un précipice, je perdais la maîtrise de mes mouvements,
c’était un véritable cauchemar. Je croyais parfois que quelqu’un allait me pousser dans le vide. Souvent,
je me sentais attirée par le précipice comme si quelque chose me poussait vers l’avant et au-delà dans
le vide. J’avais l’impression de combattre à l’intérieur de moi afin de résister à cette tentation et
des symptômes de peur m’envahissaient comme si j’étais déjà au bord du précipice, prête à sauter, alors
qu’en réalité j’étais à quelques mètres du bord. Cette expérience était terrifiante, j’en tremblais
de tout mon corps, j’étais souvent au bord des larmes, au bord du malaise.
J’ai essayé plusieurs tactiques, comme par exemple me forcer à aller près du précipice
malgré la peur. Certains amis m’ont accompagné dans cette démarche mais sans succès. Au contraire, je
me sentais après encore plus bloquée face à ce problème.
En juillet 1997 lors d’un stage de LearningMethods avec David Gorman auquel je participais
comme enseignante, une des stagiaire a décrit sa peur du vide. Déjà en l’écoutant je commençais à avoir
un peu la nausée et j’ai dû à plusieurs reprises me rappeler que j’étais assise sur un canapé dans un
salon au calme. J’ai partagé avec le groupe mes aventures face à cette peur du vide, pour soutenir l’élève
et aussi parce que j’étais prête à exposer mon problème.
Une des prémisses de ce travail, c’est qu’il est possible de comprendre et de changer
en étant au milieu de la situation où le problème apparaît, pour expérimenter directement ce qu’il se
passe réellement. Alors, nous sommes tous allés sur une place autour d’une cathédrale qui se trouve
à 25 mètres au-dessus d’une rivière. Il y avait un petit mur bas tout autour de la place avant le précipice.
Ce type d’endroit allait provoquer sans doute les peurs habituelles.
Nous étions tous au centre de la place, assez loin du bord. David commença à travailler
avec l’autre élève, lui demanda de marcher tranquillement vers le petit mur et de s’arrêter dès qu’elle
sentait quoi que ce soit d’étrange, une peur ou le commencement d’une peur. En les écoutant, j’appliquais
de mon côté le processus utilisé.
Elle commença à avancer vers le bord, après quelques pas, elle dit qu’elle ne se
sentait pas très bien. David lui demanda de s’arrêter immédiatement. Il lui demanda exactement ce qu’elle
ressentait et où, elle répondit qu’elle était "nouée" à la gorge et au niveau de la poitrine. Il lui
demanda si cela était habituel dans ces situations. Elle réfléchit un instant et dit que oui, mais qu’habituellement
elle ignorait ce ressenti et continuait à avancer car ce sentiment était sa peur du vide, et elle le
vivait comme si elle ne devrait pas le sentir et ne souhaitait pas le sentir.
David lui a fait remarquer qu’elle était suffisamment présente pour noter les premiers
signes de sa réaction, mais que normalement elle n’y prêtait pas attention et ne répondait pas à ses
sensations. Elle continuait malgré tout jusqu’au moment où les sensations étaient telles qu’elle se
trouvait hors d’elle. Cette fois-ci, elle avait la possibilité de répondre différemment à ses sensations
car elle en était maintenant consciente.
Il lui expliqua une expérience qu’elle pouvait faire dans cette situation, et qui
consistait à choisir consciemment de se laisser sentir ce malaise sans essayer de faire quoi que ce
soit pour s’en débarrasser ou de prétendre que les sensations ne sont pas là ou bien de réagir en arrêtant
l’expérience comme elle le faisait normalement. En d’autres termes, d’accepter ce qu’elle ressentait,
simplement parce qu’elle le ressentait. Il lui expliqua qu’il était à la fois important qu’elle garde
consciemment son intention de s’approcher du petit mur tout en choisissant de s’arrêter si elle ressentait
la peur ou si elle se sentait mal à l’aise.
Il lui expliqua que ceci n’était pas une formule qu’elle devait appliquer, mais un
choix qu’elle devait consciemment faire, ce choix, elle en avait le contrôle. Elle pouvait choisir de
continuer à avancer malgré sa sensation, ou de baisser les bras en arrêtant tout à cause de cette sensation,
mais, elle pouvait choisir de rester où elle se trouvait parce qu’elle ressentait un symptôme.
Cela a pris un certain temps pour qu’elle puisse accepter la sensation et qu’elle
se laisse réellement la vivre sans réagir ou se précipiter, tout en restant clair avec son intention
de marcher vers le petit mur. Elle avait tendance soit à perdre son intention en se concentrant seulement
sur la sensation, soit elle retrouvait son intention et souhaitait que quelque chose change pour qu’elle
puisse continuer. Ensuite, vint le moment où elle accepta enfin d’être là où elle se trouvait, en sentant
ce qu’elle sentait, bien qu’elle ne veuille pas s’approcher du mur. D’une façon surprenante, l’instant
qui suivit, la sensation disparut et elle se sentit juste là "normal"!
Alors David lui dit de commencer à nouveau à avancer vers le bord, mais de s’arrêter
dès qu’elle ressentait quelque chose. Chaque fois qu’elle sentait le début d’un symptôme, elle s’arrêtait
et répondait aux questions d’identification et localisation de la sensation en s’autorisant à ressentir,
et en choisissant consciemment de garder son intention. Ce processus lui permit de rester en contact
avec elle-même à chaque instant. Après avoir utilisé ce processus deux ou trois fois, elle commença
à être présente à son environnement, à évaluer les distances, à réaliser qu’elle se trouvait sur une
terre stable, qu’elle n’était pas en train de tomber. Donc, le processus l’a aidée à être dans le moment
présent où elle pouvait expérimenter qu’il n’y avait pas de danger. Petit à petit, en utilisant les
mêmes outils elle arriva près du mur sans être bouleversée.
A ce moment là, nous étions tous debout près du mur. David me demanda comment je
me sentais après avoir été témoin de cette expérience. A vrai dire, à ce moment là, je me sentais libérée
de ma pression habituelle près du vide, car moi aussi j’avais utilisé cette approche et avais choisi
de m’arrêter dès que je sentais quelque chose d’étrange, comme un resserrement ou le début d’une peur.
Grâce à ce processus, j’ai réalisé que j’étais maître de mes mouvements! J’ai réalisé
à quel point je me poussais habituellement pour avancer malgré les symptômes qui venaient à moi et me
disaient: "danger, stop". Avant, ce message de mon système n’était pas clair donc je le repoussais comme
quelque chose que je n’aimais pas et j’essayais de continuer ce que je voulais. Soudain, j’ai compris
pourquoi cette démarche ne pouvait pas marcher. En fait, je me mentais à moi-même, en refusant de voir
la réalité telle qu’elle est, mais telle que je souhaitais qu’elle soit. Quelle illusion! Quelle attitude
de non respect de moi même.
Chaque fois que j’ai réagi au symptôme dans le passé en prétendant qu’il n’existait
pas, et en me forçant, le résultat était une réaction de peur encore plus forte qui m’envahissait et
où aucune action et aucun choix n’était possible. Je me forçais tellement, que je me trouvais en fait
en avance par rapport à là où j’étais. C’est certainement pourquoi si souvent je me sentais au-delà
d’ou j’étais, attirée par le bord, incapable de contrôler la situation. J’ai réalisé alors que ce sentiment
d’être poussée venait de moi même. Cette chose qui allait me pousser au bord, c’était moi, Eillen pousse
Eillen, une séparation d’identité telle que je ne me rendais même plus compte que c’était moi.
Il n’est pas étonnant que je n’ai pu savoir où je me trouvais dans l’espace, et que
les symptômes aient été si fort. Tout cela m’apparut clairement et je me sentis libre soit de me pousser,
soit de m’autoriser à être moi-même. Quelle bonne sensation! Quelle découverte!
Avec ce sentiment de liberté qui m’habitait, je décidais de m’asseoir sur le petit
mur. Le groupe était très surpris car toute leur attention avait été prise par l’élève, et ils ne savaient
pas que j’avais utilisé depuis le début ce que David lui suggérait et que j’avais découvert beaucoup
de choses par moi même. Au début du cours, ils m’avaient tous entendu parlé de ma peur du vide, et maintenant,
ils me voyaient m’asseoir sur le bord d’un mur au pied d’un précipice!!
A ce moment-là, moi j’en voulais plus. J’ai demandé à David: "et si je m’asseyais
maintenant de l’autre côté du mur avec les pieds dans le vide?" La surprise était générale. Même ceux
qui n’avaient pas peur du vide n’auraient pas imaginé s’asseoir aussi près d’un grand précipice. Quel
saut ai-je fait (et c’est le cas de le dire)! Que c’était-il passé, cette soudaine libération me procurait
le sentiment que tout était possible. Après avoir été retenue en arrière pendant si longtemps, maintenant
que j’étais libérée, j’en voulais plus, et bien sûr, ce n’était pas réaliste à moins de décider de devenir
une acrobate!
J’ai eu la possibilité d’expérimenter à nouveau l’approche du vide avec ces nouveaux
outils le lendemain, en étant sur un plongeoir d’une piscine découverte à environ trois mètres de haut.
Je ressentais quelque chose au niveau de l’estomac, David me conseilla d’arrêter d’avancer sur le plongeoir
à chaque fois que je me sentais mal à l’aise, le même processus que la veille. J’ai dû m’arrêter plusieurs
fois, le resserrement de l’estomac apparut à plusieurs reprises. Cela a pris une demi-heure pour que
je puisse arriver au bout du plongeoir en regardant l’eau. Le processus était le même, rester consciente
de ce qu’il se passe pour moi pas à pas, ne pas continuer à avancer si je ressens cette peur, en d’autre
termes, être en contact avec moi même, pouvoir choisir de répondre à mes sensations avec respect et
sans réaction.
J’ai donc pu sauter de ce plongeoir sans cette peur envahissante, et là encore, je
me suis sentie libérée, triomphante!
Après ces expériences, j’ai eu d’autres occasions d’utiliser les mêmes outils, de
rester dans le moment présent, de voir comment je me sens et là où je me trouve, de revenir à la réalité
de la situation et de vérifier si ce que j’imagine (par exemple que quelqu’un va me pousser) se passe
ou ne se passe pas. Je peux vous dire que cela a été un challenge de choisir de rester avec le processus
malgré les sentiments qui apparaissaient. En particulier dans "la vie" et non pas au milieu d’une leçon.
Mais chaque fois cela a marché.
J’ai pu expérimenter à nouveau lors de mes vacances dans le Maine aux USA en marchant
sur les rochers au bord de la mer. Ceci deux mois après mes premières découvertes. David m’a aidé à
utiliser les mêmes outils. Son aide m’a permis d’y aller peu à peu, pour éviter d’arriver à ce moment
où toute réflexion est impossible.
Ce printemps (neufs mois après) nous sommes allés aux Gorges de L’Ardèche, les falaises
sont hautes et les pentes raides. Je me suis sentie "normale" et je ne me suis même pas rendue compte
que je n’avais plus peur du vide, David me l’a fait remarquer.
Maintenant que cette peur semble être du passé, j’ai entre mes mains des outils que
je peux utiliser lors du même processus si je ressens le début d’une autre peur. Je ne considère plus
la peur comme un échec, mais comme ma véritable sensation et un message que je dois écouter. Je peux
me servir de ce message pour me rappeler d’utiliser ces outils afin de voir ce qu’il se passe réellement.
En étant dans le moment présent, je peux voir que ma peur n’est pas fondée et à ce moment là, elle n’a
plus lieu d’être.
Ce problème d’avoir peur du vide, avait une telle place dans ma vie, que je pensais
que je pouvais trouver au mieux un moyen de vivre avec, ou bien, d’éviter d’être dans la nature, ce
qui n’était pas une solution satisfaisante. Je croyais que cette peur faisait partie de qui je suis,
de mon identité au même titre que mes yeux sont marrons.
A ma grande surprise, je suis libre de cette peur maintenant, seulement après avoir
utilisé ce processus 5 à 6 fois dans des expériences pratiques. Et en prime, il y a d’autres choses
dans ma vie qui me sont apparues qui sont reliées à ce type de peur.
Par exemple, ce printemps, j’ai trouvé que je pouvais contrôler une autre peur qui
avait des points communs avec la peur du vide. C’est ma peur en voiture, que j’ai également depuis plusieurs
années. Dans toutes les situations que je vais décrire, je ne suis pas le chauffeur de la voiture, je
suis assise à l’avant près du chauffeur lorsqu’il se rapproche du véhicule de devant pour le dépasser.
Souvent, j’ai eu le sentiment que nous allions nous écraser sur la voiture avant. C’est vraiment ce
que je ressentais, la peur et la réaction étaient bien présentes. Je me raidissais vers l’arrière pour
m’éloigner de la voiture avant. Chaque fois, j’étais la seule dans la voiture à réagir et à penser qu’un
accident allait se produire. Lors d’un long voyage, vous pouvez imaginer le taux de stress accumulé,
et croyez moi, ce n’est une partie de plaisir pour personne!
Un jour, j’étais dans la voiture avec David et la même chose s’est produite, il m’a
demandé de quoi j’avais peur, et je lui ai expliqué que chaque fois, j’avais le sentiment que nous allions
nous retrouver dans la voiture de devant. Il a compris que ce problème était relié à mon évaluation
de l’espace et du temps.
David m’a suggéré une expérience: dès que je sentais la peur, de commencer à compter
les secondes avant que nous soyons tout près de la voiture pour que je puisse voir combien de temps
il faut pour nous en approcher. J’ai commencé cette expérience sur l’autoroute dès que j’avais peur.
C’était le même processus que celui utilisé pour la peur du vide, être à l’écoute de moi même dès que
le message de peur apparaît, ne pas réagir, mais m’autoriser à ressentir en étant consciente de se qui
se passe..
A chaque fois que j’en ai eu l’occasion, j’ai fait cette expérience. A tous les coups
j’ai pu compter au moins 1… 2… 3… 4… 5… secondes avant que nous soyons près de la voiture. J’ai réalisé
que dans ce laps de temps, chaque conducteur a le temps de réagir, de s’arrêter, de ralentir, etc….
Donc, peu à peu, mon système d’évaluation de l’espace et du temps s’est rétabli pour la conduite comme
il s’était rétabli pour le vide. Je me suis rendue compte que là où j’estimais un danger, en fait, il
n’y en avait pas. Au contraire, il y avait suffisamment de temps pour réagir.
Une fois de plus, j’ai réalisé que j’étais en avance sur moi même, déjà écrasée à
l’arrière de la voiture de devant. C’est pourquoi, je me tendais vers l’arrière pour me protéger. Mon
système d’évaluation de l’espace et du temps est maintenant plus fiable, plus réaliste. J’ai déjà moins
peur et je continue à utiliser cette approche si j’en ai besoin.
Comme pour la peur du vide, j’étais tellement en avance sur moi même! Près du précipice
ma peur existait en partie par se sentiment d’être projetée dans le vide, avec la voiture, j’étais déjà
à quelques mètres de là où nous nous trouvions réellement. Le fait d’avoir travaillé avec la peur du
vide m’a apporté plus de clarté en travaillant sur cette deuxième peur. Je suis convaincue que je trouverais
d’autres connections avec d’autres choses dans ma vie où j’évalue mal l’espace et le temps et je réagis
comme si c’était réel.
Changer devient possible… et c’en est même excitant.
Une nouvelle expérience vécue an après (octobre 1998) :
J’étais chez des amis qui ont un appartement au 3ème étage. Ils avaient décidé d’agrandir
leur logement en ajoutant une pièce en hauteur. Des échafaudages partaient sur le côté de la maison
jusqu’au toit où les travaux étaient bien avancés. Un après-midi, je me suis trouvée à la porte de chez
eux sans les clés. Nous savions que la fenêtre tout en haut au niveau de l’agrandissement de la pièce
restait ouverte. Vu qu’il faisait froid et qu’une pluie fine tombait, nous prîmes la décision d’accéder
à l’appartement en montant les échafaudages.
Vu les conditions atmosphériques, je choisi d’aller doucement car les parois pouvaient
être glissantes au contact de la pluie. Je me dis que je considérais cette petite aventure comme une
autre expérimentation autour de ma peur du vide. Consciemment, je choisi d’y aller petit à petit, étape
par étape au lieu de me projeter sur la finalité, sur l’idée d’arriver en haut à cette fenêtre ouverte
dans ce 4ème étage en construction. Ceci aurai été ma tendance, de vouloir aller vite pour arriver au
plus vite en haut, mais je savais où cela me mènerai !
Je commençai à monter sur une échelle qui partait du sol pour arriver au premier
échafaudage. C’était la première fois que je montais sur une échelle aussi haute. J’y suis allée doucement,
en sachant qu’à tout instant, je pouvais redescendre, ou m’arrêter et attendre un peu avant de continuer
à monter. J’ai suivi mon rythme, pas à pas. Je me sentais à l’aise et libre de pouvoir choisir ce que
je voulais faire. Au bout de l’échelle, j’arrivais sur le premier niveau d’échafaudage, peut-être l’équivalent
d’un 2ème étage. En regardant la vue en bas, mon coeur se mit à battre bien vite. Je pu reconnaître
un de ces moments de panique. Je commençais à me raidir, et à être quasiment au bord des larmes. Je
tenais un pilonne en acier, je me sentais emprisonnée, je devenais aussi rigide que ce pilonne, me sentant
comme une victime. Mais en reconnaissant la situation, je choisi de ne pas rester passive mais de voir
ce qui m’arrivais. J’ai pu utiliser mon raisonnement et j’ai réalisé que je ne pouvais pas tomber sans
en prendre moi-même la décision. Dès que mon attitude changea, je choisi de m’asseoir sur l’échafaudage
et du coup la vue m’impressionnait beaucoup moins. C’était vraiment différent pour moi et agréable de
rester en contact avec moi-même et de m’adapter, de choisir ce qui est le mieux en fonction de la situation.
Mes jambes tremblaient encore suite au début du moment de panique précédent. Mais je me sentais plus
en confiance, et consciente de ce qui se passait. J’ai pu continuer à monter en utilisant les mêmes
moyens, d’aller à mon rythme, et de choisir ce qui est le mieux pour moi à chaque instant. Mes jambes
continuaient à trembler, je voyais bien qu’il fallait du temps pour que cette réaction physique s’arrête
(même si la panique n’était plus là). Je choisi de faire avec, sans essayer de lutter contre ou de modifier
quoi que ce soit.
Je n’ai pas rencontré d’autres moments de panique, arrivée tout en haut, j’ai pris
cela comme une victoire.
Ce moment de début de panique m’a montré une fois de plus que si je reconnais la
peur, je peux prendre le temps de voir ce qu’il m’arrive, je passe alors d’une attitude passive à une
attitude active. Je me sens plus « grande », c’est moi qui décide. La peur ne va pas me paralyser. Je
peux bouger, et choisir ce qui me convient le mieux. Même si la peur m’a troublée, je peux la rencontrer
et revenir sur ce que j’ai déjà appris, m’adresser à la situation, utiliser mes outils et choisir.
C’est un sentiment très libérateur pour moi de pouvoir continuer à explorer ces situations
reliées au vide. Il y a quelques mois, je n’aurai pas cru être capable de monter sur une échelle aussi
longue et sur des échafaudages à cette hauteur.
~~~~~~

il y a une petite biographie de l'auteur ci-dessous.

Read a full translation in English 

Au sujet de l'auteur
Eillen
Sellam
a suivit une formation comme professeur de la Méthode Alexander en France et aux États-Unis. Après avoir
enseigné cette Méthode, elle a connu LearningMethods et s’y est formée. Au fil des années, son travail
s’est enrichi par sa rencontre avec de nombreux enseignants et son expérience dans des activités
artistiques, la danse, le chant et les arts martiaux.
Elle a enseigné pendant deux ans aux chanteurs de l'école de Formation Lyrique de l'Opéra
Bastille à Paris. Depuis décembre 1996, elle a étudié et développé sa capacité à enseigner ce
nouveau travail. Elle enseigne régulièrement à Paris, dans le sud de la France à le Conservatoire de Théâtre à Avignon, et lors des stages de LearningMethods avec David Gorman dans de nombreux pays d’Europe,
au Canada et aux USA.
|